Je n’avais, dans un premier temps, repéré Lolo que comme la nouvelle comédie avec Danny Boon…Je n’avais donc pas un très bon à priori. Puis j’ai réalisé
qu’il s’agissait en fait du dernier film de Julie Delpy, dont j’avais absolument adoré son hilarant 2 Days In Paris , espèce de Lettres
Persanes modernes qui plongeait un Américain fraichement débarqué dans le microcosme bourgeois post-68ard gauchiste et artistique du centre de Paris. Le second volet, 2 Days
In New-York, était lui aussi sympathique, mais le génie « woody-allenien » d’Adam Golberg absent dans celui là manquait…
Julie Delpy arrive ici à faire rire avec deux sujets gênants : le mépris de classe et le complexe d’Oedipe.
Sur la sexualité si l’humour est cru, il est davantage proche de celui de Gregg Araki que de celui de Judd Apatow.
Sur ce fils trop encombrant, Lolo s’inscrit dans la lignée de Tanguy, sauf que le sadique est ici le fils (référence maligne aux
Enfants des Damnés de Anton Leader)
Mais c’est sur les rapports de domination que le film est le plus drôle avec notamment cette scène atroce et hilarante du selfie avec Karl Lagarfeld… Au fond
Lolo se moque bien davantage de l’arrogance et de la suffisance de la bourgeoisie branchée parisienne que des habitants de la province. Sur ce terrain il aurait pu être
encore plus subversif : le choix de corréler la respectabilité de Jean-René (Danny Boon) accordée à la fin du film, à son ascension sociale (emploi à la City, loft à
Londres…) est pour le moins douteux, une faute de ton dommage.
Drôle et méchante, la nouvelle comédie de Julie Delpy bénéficie de la qualité d’auteure de sa réalisatrice et du talent inattendu et réjouissant de Danny
Boon.
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